Petits meurtres entre voisins, Saskia Noort

Publié le par Amandine

DSCN3825.JPG Dans le petit village où elle s’est installée avec mari et enfants, Karen fait la connaissance de ses voisines et de leurs familles respectives qui, toutes, ont fui l’agitation d’Amsterdam pour une vie de meilleure qualité en banlieue. Les couples ont une excellente situation professionnelle, les enfants sont scolarisés au même endroit, c’est donc tout naturellement qu’ils vont commencer à se fréquenter, à se rapprocher de plus en plus, à partager leur quotidien, leurs vacances. Jusqu’au jour où la cohésion du groupe est mise à rude épreuve. Il faut dire que la mort d’Evert au cours d’un incendie, duquel se sont miraculeusement sortis sa femme et ses deux enfants, va radicalement changer la donne : en lieu et place de confidences, il faut désormais composer avec la méfiance des uns envers les autres. Les éclats de rire ont été remplacés par les larmes, et la cohésion et les rassemblements ont fait place à l'éloignement et à l’isolement. Comme si la bonne humeur qui réunissait tout ce petit monde n’avait jamais existé, comme si la sincérité n’avait jamais eu de place dans leur amitié. Mais était-ce vraiment de l'amitié ?

 

Ce livre était sur ma liste des « A acheter » depuis sa sortie. A sa réception (récente, la sortie en poche datant de mars dernier), le bandeau « Prix SNCF du Polar européen en 2010 » m’a confortée dans mon choix (souvenez-vous, je me laisse souvent charmer par ce type d’annonce). Après lecture dudit polar, je suis moins enthousiaste. J’ai trouvé l'ensemble bien en deçà des tensions auxquelles m'ont, par exemple, habituée Nicci French. Je n’ai pas été particulièrement transportée par l'histoire, le rythme m'a semblé inégal, même si la lecture est restée agréable. A la fin de l'ouvrage, pas de grosse surprise, pas de claque. Il y a un peu de Desperate dans ce voisinage hollandais, le récit s'articulant principalement autour des personnages féminins. Les personnages masculins n'ont, dans l'ensemble, pas bénéficié de la même lumière et certains m'ont semblé bien fades. Un peu déçue donc par ce thriller (je suis d'ailleurs étonnée qu'il soit ainsi estampillé). Et vous ? Qu'en avez-vous pensé ?  

 

Extrait (p 42)

Cela faisait deux ans seulement qu’Hanneke et Ivo s’étaient installés ici, après avoir passé des années à Amsterdam et, eux aussi, ils avaient perdu leurs amis les uns après les autres. A la sortie de l’école, elle avait l’impression d’être une extraterrestre, me confia-t-elle. Nous constations que nous vivions le genre de vie qui nous faisait horreur auparavant. Lors de notre première grossesse, nous avions affirmé, stoïques, que nous continuerions à travailler à plein temps, que nous nous occuperions de l’enfant à tour de rôle. Nos conjoints ne nous avaient-ils pas promis de travailler un jour de moins par semaine ? Rien ne changerait dans notre vie puisque nous avions la ferme intention de continuer à sortir, à voyager, à habiter en ville. Et voilà que nous nous retrouvions dans ce village, dans notre ville avec une cuisine américaine, notre pseudo-entreprise d’une personne, nos maris absents et nos chères têtes blondes pour qui nous faisions tout cela.

Publié dans Thriller

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