En Cuisine, Monica Ali
Gabriel, surnommé Gabe, est le tout jeune chef des cuisines depuis 6 mois de l'hôtel Impérial, un palace plus vraiment à la hauteur situé à Londres. Il a travaillé dur pour arriver jusqu'ici. Un jour, un de ses cuisiniers va découvrir un des plongeurs, un Ukrainien, mort au fond de la cave. Une enquête s'ouvre. Est-ce un accident ? Un meurtre? La sérénité de l'hôtel va s'en trouver ébranlée...
Quelques jours après ce drame, Gabe retourne dans la cave et découvre Lena, la seule employée qui ait disparu à ce moment là et qui peut apporter son témoignage. Elle a l'air tellement fragile qu'il l'accueille chez lui, sans en tenir informées ni la police, ni sa petite amie. D'un autre côté, son père cherche à le joindre alors que cela fait des siècles qu'il ne l'a pas eu au téléphone...encore une mauvaise nouvelle ? Pour Gabe cette période de sa vie va être très troublée !
Monica Ali fut sélectionnée comme une des vingt meilleurs romanciers avant même la publication de son premier roman. " En cuisine" est son deuxième opus. Elle nous plonge dans plusieurs univers à la fois. L'hôtellerie restauration y est assez bien décrite. Les relations du personnel dans un très grand hôtel et les fonctions d'un chef de cuisine sont réalistes. L'agitation d'une ville comme Londres, bien retranscrite, est très proche de celle de Paris. J'ai beaucoup aimé comment Ali montre l'évolution de l'immigration légale et clandestine dans la société occidentale. La vie d'un homme très actif en pleine trentaine m'a beaucoup intéressé aussi. Il me manque un petit quelque chose que je n'ai pas réussi à trouver, pour que je considère ce roman comme excellent. Soit c'est un bon roman, soit j'étais un peu trop fatigué au moment de sa lecture.
Extrait (chapitre 1)
L'imprimante posée sur le passe-plat et connectée au restaurant se mit à bourdonner. Gabriel saisit le bon de commande. "Tout le monde à son poste! lança-t-il. Un consommé royal, deux petites fritures, pour suivre un rouget, un chasseur, un osso bucco. Ça marche?
- Chef ? l'apostropha Suleiman en lui apportant un tupperware. J'ai fait des essais avec la garniture du consommé. Chiffonade d'oseille et de cerfeuil." Il montra le contenu de la boite puis embrasse son pouce et son index réunis. " Ça donne du goût, beaucoup de goût même. Vous êtes d'accord?"
D'origine indienne, Suleiman vivait depuis moins de trois ans en Angleterre, et pourtant son anglais était déjà meilleur que celui d'Oona. C'était aussi le seul en cuisine à manifester de l'intérêt pour son métier. Un consommé royal ne comportait pas d'herbes aromatique, sinon c'était un consommé julienne, mais Gabe ne tenait pas à le décourager. "Oui, répondit-il. Bon travail, Suleiman."