L'Homme invisible, H.G. Wells

Publié le par Amandine

 DSCN4696.JPG Un client pas comme les autres vient séjourner dans l'auberge d'une petite bourgade tranquille. Nul n'avait, jusqu'alors, rencontré un individu aussi étrange, et rapidement on se questionne : pourquoi est-il enrubanné de bandelettes, toujours emmitouflé dans son pardessus et coiffé d’un chapeau ? Que cherche-t-il à cacher avec cet accoutrement ? Outre son apparence physique, c’est aussi son comportement, et plus particulièrement le ton agressif et cassant qu’il emploie avec ses hôtes, qui le rend inquiétant. Qu'est-il venu faire ? Et que prépare-t-il quand on l'entend, la nuit, s'affairer ? 

 

C'est la grande modernité de ce classique publié en 1897 qui m'a d'abord frappée. Cette oeuvre de Herbert George Wells n’a pas été sans me rappeler Frankenstein et Dr Jekyll et Mr Hyde mais je l’ai appréciée davantage. J’ai été surprise à plusieurs reprises par la patte narrative de l’auteur comme pour cette ouverture du chapitre VIII : « ce chapitre est extrêmement bref », chapitre qui, effectivement, est très court. On l’imaginerait presque en face de nous, à nous raconter l’extraordinaire cas de l’Homme invisible, avec emphase et vivacité. C’est une histoire que j’ai dévorée et qui ne m’a pas déçue. Il y a une progression très nette dans le récit : toute la première partie nous présente l’homme à partir de son arrivée à l’auberge. Rien donc à propos de son passé, ce qui ajoute au mystère de son arrivée. On ne sait pas qui il est, d’où il vient et pourquoi il est là. Dans la seconde partie, tout s'accélère, il se démasque et l'enjeu n'est donc plus de savoir qui il est mais comment il va s'en sortir. Un classique à ne pas bouder à mon avis.

 

Extrait p 39

En se retournant, elle vit qu’il avait levé la tête et qu’il la regardait. Pendant une minute, elle le considérait fixement, trop surprise pour dire un mot.

Il tenait un linge blanc, une serviette apportée par lui, sur la partie inférieure de sa figure, de façon que sa bouche et ses mâchoires fussent complètement cachées : cela expliquait le timbre assourdi de sa voix. Mais ce n’était pas cela qui étonnait le plus Mme Hall. En effet, tout le front du voyageur, au-dessus des lunettes bleues, était couvert d’un bandeau blanc (…).

 

Publié dans Romans étrangers

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