Chroniques de l'asphalte 3/5, Samuel Benchétrit
Revoici le petit Bench adolescent et en pleine découverte de l'amour, ou du moins à la découverte de tous les évènements qui gravitent autour de l'amour à cette période de la vie souvent ingrate ! Imaginez ce que cela donne quand ce sont les personnes qui entourent Samuel qui les expérimentent en pleine banlieue parisienne. Tony, dit Toutoune, ne veut plus entendre parler de son surnom car il pense que la fille qu'il aime se moque de lui. Véronique Palméda, fan de la série " Dallas", tombe amoureuse de Franck, qui s'appelle Bobby en cours d'anglais. Ou encore Francky Lapince qui se retrouve coincé avec la Bijoutière, quinquagénaire et sexy, dans un ascenseur. Une quinzaine de nouvelles où l'on retrouve certains des personnages des deux premiers opus, pour notre plus grand plaisir.
Pour ce troisième chapitre de ses Chroniques de l'asphalte, sorte d'autobiographie, réelle et inventée (sûrement!) de Samuel Benchetrit, l'artiste retourne dans le passé et revisite les situations amoureuses de l'adolescence. Toujours avec ce style décapant et humoristique, et sans tomber dans la caricature d'un no man's land, il décrit une jeunesse des années 80 comme les autres, dans un cadre pas comme les autres. J'ai aimé tout simplement parce que son style est là, écriture populaire, teintée de poésie et d'humour. De nouvelles aventures du "Petit Nicolas " à la découverte de l'amour. Seul petit regret, c'est que Samuel Benchétrit replonge dans son adolescence en Banlieue au lieu de continuer après ses premières années sur Paris, qu'il dépeignait dans "Chroniques de l'asphalte 2/5" . Cela ne gâchera pas la lecture pour ceux qui découvrent cet écrivain, la lecture est certes facile mais les émotions affluent et c'est bien là le principal...
Extrait ( Une nuit ensoleillée ) :
Il y avait le toit de la tour. Là où Freddy Pescalo avait fait l'amour pour la première fois avec Valérie Gomez. Ca s'était passé une nuit de février et ils avaient dû cailler un max. On a demandé à Freddy pourquoi ils avaient fait cela dehors, et en altitude par dessus le marché.
- C'est elle qui a voulu...Moi je voulais qu'on reste dans l'immeuble, mais elle arrêtait pas de m'attirer vers le toit...J'ai essayé de résister, mais elle m'a fait comprendre que c'était là-haut ou nulle part...Je vous jure, il devait faire moins cinquante degrés...J'ai même regardé s'il y avait pas une couverture qui traînait.
- Qu'es-ce que tu voulais qu'une couverture foute sur le toit?
- Ben quoi, y a bien une carcasse de voiture et un lave-vaisselle.
Autres oeuvres de l'auteur :