L'échappée belle, Anna Gavalda

Publié le par Amandine

Quatre frères et soeurs profitent d'un mariage pour se faire la belle, l'échappée belle, et se retrouver parmi les rires et les anecdotes qui les ont soudés depuis l'enfance. Un week end pour échapper à la routine de la vie, penser à soi, oublier les failles que l'on ne sait plus cacher, l'exaspération que l'on ne sait plus masquer, le masque que l'on ne veut plus porter. Loin de la belle-soeur rabat-joie, des enfants en garde partagée, du désert sentimental, de l'insécurité de la vie, Garance, Lola, Vincent et Simon prennent la poudre d'escampette et redeviennent insouciants. Avant que chacun, ressourcé de ce petit moment parmi les siens, ne reparte vers la réalité de son quotidien, nourri et plus fort. 


Ce roman très court d'Anna Gavalda porte bien son nom : c'est une échappée belle, une parenthèse de douceurs, une jolie bouffée d'air. On a envie d'être la (le) cinquième de la fratrie et de rire avec eux, de sauter dans la rivière, de chanter chez les Gitans.
Il ne s'agit pas d'un nouveau roman mais d'une réédition de cette oeuvre parue en 2001 chez France Loisirs. Quelques corrections plus tard (on cite "Beat it de feu Bambi"), l'Echappée Belle s'offre donc à un lectorat plus vaste.
J'aime cette écriture enlevée, légère mais précise, qui nous fait rentrer dans la peau, le corps et la tête des personnages en quelques lignes. Nous aussi, on la trouve pénible, la belle-soeur, et on se demande comment ce pauvre Simon la supporte sans broncher ! On regrette presque que le récit de ce week end se lise si vite, mais, plus long, ce ne serait plus une échappée mais une fugue.


Extrait (p11) :

Oui. Je ricanais. Bercée par le ronron de leur berline, le nez enfoui dans le creux de mon bras, et les jambes repliées sous le menton. J'étais assez fière de moi parce que ma belle-soeur, c'est tout un poème.
Ma belle-soeur Carine a fait pharmacie mais préfère qu'on dise médecine, donc elle est pharmacienne mais préfère qu'on dise pharmacien, donc elle a une pharmacie mais préfère qu'on dise une officine.
Elle aime bien se plaindre de sa comptabilité au moment du dessert et porte une blouse de chirurgien boutonnée jusqu'au menton avec une étiquette thermocollante où son nom est écrit entre deux caducées bleus. Aujourd'hui, elle vend surtout des crèmes raffermissantes pour les fesses et des gélules au carotène parce que ça rapporte plus, mais préfère dire qu'elle a optimisé son secteur para.
Ma belle-soeur Carine est assez prévisible.

 

Publié dans Romans français

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