Malavita, Tonino Benacquista

Publié le par philippe

  Une famille d'américains emménage à Cholong-sur-Avre en pleine nuit. Fred, le père, se prétend écrivain auprès de ses nouveaux voisins. Maggie, la mère s'occupe de donner une ambiance à leur nouvelle maison et, dans le dos de son mari, devient bénévole pour une association caritative. Belle, qui porte très bien son prénom, et  Warren, qui montre une faculté d'adaptation étonnante, font leur arrivée dans une nouvelle école. Cette famille prend des allures de famille bien sous tout rapport aux yeux de leurs voisins. Pourtant ils cachent un secret qui ne doit être découvert de personne pour leur propre sécurité. Ah oui, j'oubliais, ils ont une chienne qui adore dormir tranquillement au fond de la cave. Son nom, Malavita, n'est pas si anodin que cela. C'est tout simplement un des noms que les Siciliens donnent à la mafia...

  Tonino Benacquista est un des mes auteurs préférés. Le secret de cette famille est vite révélé au début du roman, mais ce n'est pas vraiment ce qui nous tient dans la lecture. L'évolution de ces quatre personnages donne l'occasion à des situations croustillantes, drôles qui vous laissent très souvent un sourire au coin des lèvres! L'écrivain met du rythme et de l'imagination de manière presque légère alors que le sujet nous pousse à réfléchir sur l'immoralité et la culpabilité . Je suis un inconditionnel de cet auteur au style fluide et cinématographique.

Extrait (Chapitre 3) :
   Fred redoutait d'entendre ce qu'il entendit sitôt que l'homme eut posé le regard sur l'état de la tuyauterie : un houlala... ! de consternation qui en disait long sur la gravité du problème, sur les travaux à venir, sur le caractère irresponsable des occupants, sur les dangers encourus si on laissait en l'état, sur les sommes astronomiques que ça allait coûter, et sur la fin du monde en général. Ce cri, l'homme le maîtrisait, on le lui avait inculqué lors de sa formation, un hululement sinistre, répété au besoin, glaçant. Le client, entre terreur et culpabilité, se sentait prêt à n'importe quelle extrémité pour ne plus l'entendre. Pour Didier Fourcade, plombier, ce cri, c'était ses fins de mois, une meilleure voiture, les études de la petite.

Publié dans Romans français

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article