Aime-moi, Casanova, Antoine Chainas

Publié le par Amandine

DSCN4483.JPG Milo Rojevic, un flic accro au sexe et prêt à tout pour assouvir ses pulsions, doit enquêter sur la disparition de son coéquipier. Entre son ex-femme, des collègues prêts à tout pour lui mettre des bâtons dans les roues, ses supérieurs qui n’ignorent rien de ses frasques et ne l’estiment que peu et son addiction, « Casanova » a bien du mal à suivre une piste tangible. Les choses se complexifient encore davantage quand il découvre que son coéquipier a été marié, a eu un enfant (et quelle progéniture !) et a fréquenté un club sado-maso qui repousse les limites du dicible…

 

Le ton est donné dès la première page, et on sent tout de suite que ce polar va être cru, très cru ! Le personnage principal est un pervers, un paumé qui semble n’avoir aucune morale et se laisse mener par le bout. Tout le champ lexical de la sexualité y passe, tous les synonymes du sexe masculin aussi. L’univers dans lequel évolue Casanova est glauque à souhait, les pratiques plus perverses les unes que les autres et le rapport homme/femme complètement bancal, la femme n’étant qu’un réceptacle, un moyen pour lui de se soulager, sans qu’aucune considération ne lui soit portée. J’ai trouvé que l’enquête ne se déroulait pas comme usuellement dans les rompols, je n’ai d’ailleurs pas eu l’impression de lire un polar, tant l’enquête, par rapport aux errances psychologiques de Rojevic, m’a semblé secondaire. L’essentiel du roman est construit à la troisième personne, mais de temps en temps, Casanova s’exprime directement, souvent pour reprendre à son compte des passages narratifs que l’on vient tout juste de lire, ce qui m’a donné l’impression d’une confession. On le sent seul, perdu et il en devient touchant. Les sphères dans lesquelles il évolue (péniblement) sont angoissantes, les protagonistes peu amènes et fréquentables. Un polar surprenant, que je n’ai pas trouvé désagréable mais dont le style et le vocabulaire peut freiner certains lecteurs.

 

Extrait (p 24)

 

Giovanni dans la nature, ça fout des frissons, pas vrai ?

Ca veut dire quoi, ce sous-entendu, « inspecteur » Rojevic ?

Je parlais pour moi, monsieur.

Bien entendu. Et vous avez parfaitement raison. Vous trouvez pas que ça sent une drôle d’odeur ?

Casanova fit mine d’inspecter les lieux, à la recherche d’une source probable.

Une odeur ? Comment ça ?

Le Manitou plissa le visage. Il prit une mine dégoûtée, pour ne pas dire horrifiée.

Une odeur de… de foutre ?

Une odeur de foutre ?

Casanova voyait très bien à quoi le Manitou faisait allusion. Il n’avait pas eu le temps de prendre une douche après avoir baisé la secrétaire du DRH dans un débarras du second.

 

L’avis de deux autres bloggueuses-bouquineuses : ici et

Publié dans Policiers

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